L'été fut d'un calme lunaire, sur mon blog, on l'aura remarqué.
Il n'en fut pas de même dans la réalité qui fut la mienne.
Pour relancer une machine quelque peu rouillée,
Voici, qui vont suivre, quelques vieilles rangaines.
Comme je la trouve belle, je la partage...
Une semaine de beau temps, avec un peu de vent pour ressuyer la terre, a permis de terminer la plantation des porte-greffes de fruitiers (pommiers et poiriers) Pas trop tôt ! Mais la terre encore lourde en profondeur, et donc très amoureuse, caricaturait le fer de la pioche en lui ajoutant un menton grotesque.
Une vingtaine de plants de courgettes ‘Guicoy’ ont pu être mises en place également. Elles sont destinées à la production de semences, pour un grainetier. Deux pieds de courges Thaïs les ont rejointes.
La fête des plantes approchant, et le thème cette année étant les roses anciennes, des rosiers ont été emmaillotés dans du voilage afin de les forcer pour avoir des fleurs à exposer. Je ne suis pas du tout convaincu que ce procédé donne des résultats… Nous espérons que des collectionneurs situés sous des climats plus doux pourront nous pourvoir en spécimens fleuris.
On m’autorise à faire un peu de potager pour ma consommation personnelle, ce qui est bienvenu car cela m’évitera quelques achats de légumes. Reste à savoir si j’aurai assez d’énergie après une journée de travail pour m’occuper de ces plantes.
Hier, avec une quinzaine d’adhérents de l’association, nous sommes allés visiter deux jardins de roses anciennes chez des particuliers, à Lablachère, en Ardèche. Situés deux fois moins haut que le Puy, la floraison était très en avance. J’ai pu me faire une idée de ce que sera la roseraie dans quelques jours, si le temps le permet car aujourd’hui c’est la pluie et la fraîcheur qui dominent à nouveau.
Je suis toujours aussi satisfait d’être là. Surtout lorsque je vois les offres d’emploi en Haute-Savoie : inintéressantes.
J’espère maintenant pouvoir obtenir l’appartement que je convoite, en ville haute. Même si le foyer est pratique, j’ai besoin à présent de m’installer, de retrouver mes livres, ma musique… et de pouvoir accueillir tous ceux qui voudront bien s’aventurer jusqu’ici !
Les Jardins Fruités ont un goût de fruit défendu avec la météo grincheuse qui regimbe au seuil de mai et me défend l'accès au jardin en rendant la terre amoureuse comme un caramel dans une dent creuse. Sans compter l'humidité ambiante et celle à l'affût sur les rosiers, qui n'attend que de me baba-au-rhumiser à l'eau céleste.
Une ondée orageuse aux accents de déluge m'a même chassé du paradis mercredi dernier. J'ai juste eu le temps de prendre mes cliques et mes claques et de rentrer dare-dare. J'en ai même oublié Eve sous un pommier tandis que l'eau serpentait entre ses pieds..
Imbibé, c'est ainsi que je rentre au foyer quand j'ai osé défier dame Météeau. Mais le plaisir est aussi simple qu'immense lorsque je range mes os au sec dans la douce chaleur de ma chambre.
Mais heureusement les saints de glace ont l'air de retourner enfin à leur Pôle et aujourd'hui déjà je pouvais enfin travailler dans des conditions acceptables... et les premières roses éclosent et lachent leur parfum...
J'ai l'impression de me réveiller après un long sommeil peuplé de rêves et de cauchemars. D'avoir dormi si longtemps que les souvenirs ne sont plus fiables.
Annecy et ma vie sont loins, dans un autre référentiel. Le temps présent, avec ses nouveaux repères, semble balayer le gris des nombreux mois d'incertitudes et de doutes.
Mon acclimatation au Puy en Velay paraît trop évidente, trop facile. On reconnait tout de même, dans cette hésitation à accepter que tout aille bien, les résidus de mes interrogations passées.
Que ce soit aux jardins fruités ou au foyer d'hébergement, je me sens comme 
un poisson dans l'eau du bain de bébé. Je bulle à foison. Il faut entendre là que mon cerveau pétille. Toutes les personnes avec qui j'ai affaire sont sympathiques.
Seul dans "mon" hectare et demi de verdure, je vaque à l'âme du lieu. J'ai redécouvert sous les épines des rosiers anciens le plaisir masochiste du tailleur entaillé dans sa chair. J'ai retrouvé la bassesse de la terre dans toute sa grandeur créatrice et nourricière.
Ce matin (3 mai), la météo s'est déchaînée sur moi dans des averses de neige qui, outre l'onglée douloureuse aux deux mains, a mis à l'épreuve ma détermination. Gelé jusqu'aux os, j'ai regagné le foyer douillet pour travailler sur les fiches de description de mes tyraniques beautés à la carnation parfumée.
La première semaine passée, il faut maintenant me mettre en quête d'un appartement si je souhaite bénéficier des aides au déménagement.
Bien le bonjour du ponot.
